par Louis ROUSSEL

Commençons par le commencement. La Draft 1996 dont fait partie Ray Allen est peut-être une des éditions les plus talentueuses de l’histoire de la NBA. Cela peut s’expliquer au vu des nombreuses légendes qui en sont issues : Kobe Bryant, Steve Nash, Allen Iverson et Ray Allen qui en sont les 4 plus grands représentants et ont tous été intronisés au Hall of Fame.

On peut aussi citer quelques All-Stars comme Stephon Marbury, Jermaine O’Neal ou encore Peja Stojakovic pour ne citer qu’eux.



 

Pour sa part, Ray Allen a été sélectionné en 5ème position de cette draft par les Minnesota Timberwolves. Il a dans la foulée été échangé, en compagnie d’un futur tour de Draft, contre Stephon Marbury, drafté une place avant lui, en 4ème position par les Milwaukee Bucks. C’est donc dans le Wisconsin que Ray Allen va démarrer sa carrière NBA lors de la saison 1996-1997. Ray Allen va réaliser une belle première saison : titulaire dès ses premiers matchs, il totalise 13,4 points, 4 rebonds et 2,6 passes de moyenne. Il sera ainsi nommé dans la All-NBA Second Rookie Team, aux côtés d’un certain Kobe Bryant.

Lors de ses 7 saisons chez les Bucks, Ray Allen tournera à 19,6 points de moyenne, avec des performances assez sérieuses comme ses 47 points la veille d’halloween en 2001 face à Utah. Il participera malheureusement pour lui, « qu’à » 3 campagnes de Playoffs en 1999, 2000 et 2001. Cette dernière sera la plus prolifique car Milwaukee atteindra les Finales de la Conférence Est mais échouera au terme du Game 7 face aux Sixers du légendaire Allen Iverson.

Arracheur de cercle à ses débuts, il s’est découvert un talent au shoot du parking où Allen a excellé tout au long de sa carrière. Mais le bougre a d’autre talent .. "He Got Game" est surement un des films les plus cultes pour les fans de basket-ball et Ray Allen en est l'acteur principal. Tourné pendant l'été 1997, Ray vient tout juste de terminer sa première saison avec les Bucks. Ce film de Spike Lee (décidément il est partout) raconte l'histoire de « Jesus Shuttleworth ». Le jeune basketteur a dû choisir son université avant d'entrer en NBA, mais il subissait une forte pression, notamment de la part de son père. Ce dernier doit persuader son fils d'entrer dans une université d'État pour pouvoir sortir de prison.

Ce film donnera à Ray Allen un statut d’icône au sein de la sphère basket-ballistique. Le surnom de "Jesus" restera collé à la peau de Ray Allen tout au long de sa carrière.

A la trade deadline 2003, Ray Allen est transféré aux Seattle Supersonics, en échange d’un certain Gary Payton A.K.A The Glove. Résultat de ce transfert ? Une vraie catastrophe pour les Bucks, Gary Payton ne disputant que quelques matchs avant de signer aux Lakers. Au contraire, Ray Allen prends pas mal de plaisir chez les Sonics et enregistrera sa plus grosse performance en carrière, 54 points . Contre qui ? Le Jazz une nouvelle fois. Malheureusement, seulement un seul petit passage en playoff lors de ces 5 saisons au Sonics, qui s’est soldé par une défaite en demi-finale de conférence face au big three des Spurs, sacré champion NBA par la suite.

A la fin de la saison 2006-2007, après une année pauvre pour les Sonics, les Boston Celtics montent un trade pour récupérer Ray Allen. Il rejoint ainsi Paul Pierce et Rajon Rondo dans la franchise verte, sans oublier un autre gros coup réalisé à la même période par la franchise du Massachussets, l’immense Kevin Garnett. Boston possède désormais un véritable Big Three avec Pierce, Allen et Garnett, auxquels vient s’ajouter Rajon Rondo et Kendrick Perkins dans le 5 majeur. Le collectif va bien tourner et ils vont finir avec le meilleur bilan de la saison en 67 victoires pour 15 petites défaites.

En Playoffs, les Celtics vont tout d’abord se défaire difficilement des Hawks puis des Cavs, chacun en 7 matchs. En Finales de Conf’, il ne faudra que 6 petits matchs pour envoyer les Pistons en vacances, avant d’aller affronter les Lakers de Kobe Bryant en Finales NBA. Le retour du grand duel entre ces deux franchises mythiques !  Deux des meilleurs joueurs de la Draft 1996 se retrouvent donc dans une finale pour le titre de champion NBA. Pour le Black Mamba, c’est l’occasion de remporter enfin un titre sans Shaquille O’Neal et donc de prouver sa légitimité en tant que franchise player. Pour les sublimes « loosers » que sont Pierce, Garnett et Allen, c’est enfin le moment d’enfiler une première bague au doigt.

Sur ces Finales, Ray Allen ne descendra jamais sous la barre des 15 points sur les 6 matchs que comportera la série, avec un pic à 26 unités sur le dernier Game. C’est d’ailleurs sur une écrasante victoire, 131-92 soit une différence de 39 points, que les Celtics remporteront leur dernier titre à ce jour, le 17ème de l’histoire de la franchise. Première bague de champion NBA pour notre Ray Allen.



 

Anecdote importante dans la carrière de Ray Allen, il prend la succession d’un certain Reggie Miller au classement du nombre de 3 points en carrière, et devient ainsi à ce moment-la le meilleur shooter All-Time. Quelque chose me dit que ce classement va bouger dans un futur proche. Après des Finales 2009 et 2010 remportées par les Lakers, face au Magic et aux Celtics, ce match du 10 février 2011 entre Boston et LA a des allures de revanche pour les Celtics. Mais, finalement, ce n’est pas la victoire des Celtics que les fans du  célèbre TD Garden attendent le plus, mais bien un record all-time qui peut tomber. Ray Allen, avec 2 559 tirs à 3 points marqués en carrière, peut égaler voire dépasser Reggie Miller, le détenteur à l’époque du record. Il ne lui suffisait que de deux tirs pour passer sur la première place du podium, ce que va faire Ray en marquant 20 points, à 3/8 derrière l’arc. Le record est tombé et, à l’image de ce qu’il s’est passé cette nuit, Ray Allen et Reggie Miller se donnent une accolade synonyme de passation de pouvoir.

Ce sera une des dernières images marquantes de Ray Allen aux Celtics car l’équipe n’arrivera plus à aller en Finales NBA. Éliminés en demi-finales en 2011 puis en Finale de la Conférence Est en 2012 par le Heat de LeBron James, Dwayne Wade et Chris Bosh, ces deux désillusions marquent la fin du Big Three des Celtics, qui va éclater sur les intersaisons 2012 et 2013. Ray Allen va rejoindre la Superteam du Heat à l’intersaison 2012, Paul Pierce et Kevin Garnett, quant à eux, se feront trader aux Nets dans un des pires transferts de l’histoire.

Pour sa première saison avec le Heat, Ray Allen va disputer, à 37 ans  s’il vous plait, une nouvelle finale NBA, cette fois face aux  Spurs. Lors du Game 6, les Spurs mènent la danse avec 3 victoires contre seulement 2 pour le Heat. La défaite était donc interdite pour Miami. Ray Allen est remplaçant sur ces Finales mais dispute les dernières minutes de chaque rencontre, signe d’une certaine clutchitude  restée intacte. Le début du match n’est pas vraiment à l’avantage du Heat, qui ont du mal à trouver une bonne adresse collective au tir, à l’image de Ray Allen. Pourtant, alors que les Spurs ont les rênes en mains, en ayant une avance de 10 points à la fin du troisième quart, Ray va monter sur le parquet pendant l’intégralité du dernier quart-temps. Une marque de confiance de la part de son coach Erik Spoelstra, même si « Jesus » n’a pas rentré un seul panier en 23 minutes. Le dernier quart-temps se passent bien mieux pour Miami, qui reviennent petit à petit au score. Cela se fait notamment grâce à un run de 22-7 où LeBron James est tout simplement injouable des deux côtés du terrain. Arrivent les derniers instants du match. 19,4 secondes on the clock, le Heat n’a plus de temps mort et est mené de 3 points. LeBron tente sa chance mais rate son tir, et le reste appartient à la légende : « Rebound Bosh, back out to Allen, his three-pointer… BAAAAAAAAAAAAG » !

Ce panier incroyable de Ray Allen permettra au Heat d’égaliser à cinq secondes de la fin du temps réglementaire, puis de gagner la prolongation face aux Spurs. Les deux équipes sont alors à égalité dans cette série de Finales, avec 3 victoires partout, mais l’avantage psychologique est désormais à Miami, qui va remporter aisément le Game 7 et donc le titre NBA. Ce panier à 3 points de Ray Allen hante encore les fans des Spurs aujourd’hui et reste comme l’un des tirs les plus clutch de l’histoire de la grande ligue américaine. Seconde et dernière bague pour Ray Allen qui annonça officiellement sa retraite après deux années sans tâter du ballon rond en NBA.



Ray Allen est surtout connu pour son adresse aux paniers à trois points et son calme. Longtemps premier dans le nombre de tirs à 3 points réussi en saison régulière, il s’est récemment fait dépasser par Chef Curry, lors d’une rencontre au Madison  Square Garden contre les New York Knicks. Tout ça, sous les yeux de son glorieux aîné Ray Allen, ainsi que de Reggie Miller, désormais 3e de ce prestigieux classement.

 

Palmarès :

 

  • All-NBA Rookie Second Team 1996-1997
  • Médaille d’or Jeux Olympique de 2000
  • Fait partie de la liste des 75 ans de la NBA
  • Vainqueur du Three-point Contest du NBA All-Star Week-end en 2001
  • 2x Champion NBA lors des saisons 2007-2008 et 2012-2013
  • 10x All-Stars en 2000, 2001, 2002, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2011
  • Intronisé au Hall of Fame en 2018