par Richard JUNGAS
Aujourd’hui considéré comme l’une, si ce n’est la machine à scorer la plus inarrêtable et complète de l’histoire de la NBA, Kevin Durant compte déjà un palmarès faisant de lui bien plus qu’un scoreur de talent, mais tout simplement l’un des meilleurs joueurs de basketball de l’histoire, alors même qu’à 33 ans il peut encore écrire de belles pages. Retour, en deux épisodes (car il y en a des choses à dire sur lui), sur la carrière d’un joueur et d’un personnage pas comme les autres ; adoré ou détesté, celui que l’on surnomme « KD » ne laisse personne indifférent et force est de constater que son talent et son élégance sur un terrain de basket sont indéniables.
Kevin Wayne Durant naît le 29 septembre 1988 à Washington D.C., capitale des États-Unis, et fera son enfance dans le Maryland. C’est la mère de Kevin Durant, Wanda Durant, qui élèvera seule Kevin, ses deux frères et sa sœur après que leur père, Wayne Pratt, les ait abandonnés. Alors dans une situation difficile, Wanda dû faire des heures supplémentaires à son travail pour boucler les fins de mois et elle révèlera plus tard qu’à de nombreuses reprises elle se demanda comment elle allait bien pouvoir faire pour subvenir aux besoins de ses enfants. C’est dans ce contexte difficile que Kevin découvrit le basketball, en jouant notamment avec son frère Anthony, auteur lui aussi d’une carrière de basketteur jusqu’à l’université. Très vite, Kevin exprime son souhait de devenir basketteur professionnel, ce dans quoi sa mère va l’encourager et le pousser, se révélant parfois plus exigeante que les entraîneurs de son fils, afin qu’il atteigne son rêve.
Il devient rapidement l’un des meilleurs joueurs du pays pour son âge, en compagnie de futurs joueurs NBA comme Michael Beasley ou Ty Lawson, et intègre la prestigieuse Oak Hill Academy réputée comme ayant l’un des meilleurs programmes de formation de basketteurs du pays (Carmelo Anthony, Brandon Jennings, Rajon Rondo, Josh Smith, Jerry Stackhouse ou encore Rod Strickland y sont passés). Alors utilisé au poste de pivot depuis plusieurs années en raison de sa taille, son coach le replace au poste d’ailier, le jugeant trop frêle pour jouer à l’intérieur, et lui demande de travailler son tir et sa capacité à driver afin de devenir un joueur complet à son nouveau poste. Le jeune ailier va travailler ses fondamentaux et rapidement devenir inarrêtable en possédant la technique d’un arrière dans le corps d’un intérieur. Puis, Durant est transféré à la Montrose Christian Academy pour finir son cursus lycéen.
Il a alors 17 ans et mesure 2,05m. Ses prestations à Montrose, en compagnie d’un autre futur joueur NBA, le Vénézuélien Greivis Vásquez, continuent d’attirer les regards et il est appelé pour le McDonald’s All-American Game. Il brille lors de cet événement regroupant les meilleurs jeunes du pays et est élu co-MVP avec Chase Budinger. Considéré comme l’un des meilleurs lycéens du pays, les offres universitaires ne manquent pas et Kevin Durant rejoint finalement l’université du Texas et jouera donc sous le maillot des Longhorns, arborant le numéro 35 en hommage à l’un de ses anciens entraîneurs tué à l’âge de 35 ans. Durant ne passe qu’un an en NCAA (2006-2007) mais son année freshman est de très haut niveau avec 26 points, 11 rebonds, 2 contres et 2 interceptions en shootant à 47% dont 40% à 3-points et 82% aux lancers-francs, dominant ainsi la conférence Big 12 aux points et aux rebonds. En plus d’être élu meilleur freshman et meilleur joueur de sa conférence, Kevin Durant est désigné meilleur joueur universitaire de l’année. Il n’aura passé qu’un an au niveau NCAA mais il est déjà prêt pour la NBA et se présente à la draft dont il est l’un des favoris au first pick en compagnie du pivot Greg Oden. Par ailleurs, ces derniers sont les premiers freshmen depuis 1990 à être désigné dans la NCAA All-American Team regroupant les 5 meilleurs joueurs universitaires. Durant présente un profil inédit ; il mesure 2,08m, court et dribble comme un arrière, et est capable de shooter de loin et de prendre des rebonds. Bien avant que les Giannis Antetokounmpo, Brandon Ingram, Kristaps Porzingis, Jayson Tatum ou Pascal Siakam n’arrivent dans la ligue en s’inspirant du modèle que deviendra Kevin Durant, le profil de ce dernier est alors révolutionnaire et son potentiel semble illimité. Cependant, les tests physiques pré-draft de l’ailier ne sont pas vraiment étincelants, notamment du point de vue musculaire, le joueur étant considéré par beaucoup de scouts NBA come trop frêle pour le jeu physique de la « Grande Ligue ». Ces doutes sur sa puissance musculaire, mais également les interrogations sur sa défense et sur sa capacité à faire autre chose que scorer vont pousser les Portland Trail Blazers à choisir Greg Oden, pivot mobile et dissuasif (3.3 contres par matchs en NCAA), en première position de la Draft 2007, laissant donc les Seattle SuperSonics récupérer le « grand échalas ». Bien que ce choix pouvait paraître légitime à l’époque, avec le recul on se rend compte que les Blazers ont réalisé l’une de leurs plus grosses erreurs des leur histoire tant Greg Oden se révèlera être une déception, un peu à l’image de leur choix de drafter Sam Bowie, pivot qui se révèlera lui aussi être un bust, devant un certain Michael Jordan en 1984 (il paraît que les Blazers sont maudits et on ne peut pas vraiment leur donner tort quand on voit les carrières d’Oden et de Bowie, mais également celles gâchées par les blessures de Brandon Roy et Bill Walton). Quoiqu’il en soit, Kevin Durant arrive en NBA et aura à cœur de prouver à tous ceux qui doutent de lui qu’ils se trompent.
KD ne passera qu’une saison sous les couleurs des SuperSonics, puisqu’à la fin de la saison l’équipe est délocalisée dans l’Oklahoma et devient l’Oklahoma City Thunder (elle résidait à Seattle depuis la création de la franchise en 1967), sous l’impulsion du propriétaire Clay Bennett, originaire de l’Oklahoma (comme par hasard). Néanmoins, cela n’empêche pas Durant de réaliser une très belle première saison en NBA, démontrant tout son talent au scoring ; 20.3 points de moyenne par matchs malgré des pourcentages au shoot relativement faibles (43% aux tirs dont 29% à 3-points), agrémenté d’une pointe à 42 points lors du dernier match de la saison.
Après un duel avec un Al Horford qui avait pour lui des statistiques solides (10.1 points et 9.7 rebonds) dans une équipe des Atlanta Hawks qui ira en playoffs avec des résultats collectifs biens meilleurs que ceux de Seattle, c’est finalement Kevin Durant qui est élu Rookie of the Year. Choix finalement assez logique au vu du talent de l’ailier, en dépit des résultats médiocres de son équipe (20 victoires pour 62 défaites). Cette belle entrée dans la Grande Ligue lui permet d’intégrer la liste élargie de Team USA pour les Jeux Olympiques 2008 de Pékin, mais il est finalement parmi les derniers coupés, au profit de l’arrière des Milwaukee Bucks Michael Redd. Il s’agit là d’une grande déception pour l’ailier de 19 ans qui lui restera longtemps en travers de la gorge car il considérait avoir le niveau pour intégrer Team USA malgré son jeune âge.
Trop esseulé dans un effectif en manque de talent, Kevin Durant voit arriver pour sa deuxième saison le meneur (super-)athlétique Russell Westbrook, sélectionné en 4ème position de la Draft 2008 par les Sonics qui deviennent officiellement le Thunder quelques jours plus tard. Pour son année sophomore, Durant progresse et s’inscrit déjà comme l’une des machines à scorer les plus dangereuses de la NBA (25 points à 48%, dont 42% de loin, et 86% aux lancers). Sa belle saison lui vaut d’être appelé à prendre part aux festivités du All-Star weekend en participant au Rising Stars Challenge au cours duquel il plante 46 points dans la victoire des sophomores sur les rookies et bat l’ancien record d’Amar’e Stoudemire (36 points en 2004), lui valant d’être élu MVP de la rencontre. Sa troisième année est encore plus exceptionnelle et son talent pour scorer se confirme puisqu’il est meilleur marqueur de la saison avec 30.1 points (à 51% dont 37% à 3-points et 90% aux lancers) de moyenne, auxquels il ajoute 7.6 rebonds et une activité défensive en progression, le tout en passant 39.5 minutes sur les parquets chaque soir. Bien qu’étant seulement dans sa troisième saison NBA, KD figure déjà parmi les meilleurs joueurs de la planète, ce qui se matérialise par sa première étoile de All-Star en cette saison 2009-2010, mais aussi sa sélection dans la All-NBA First Team, ainsi que sa deuxième place dans l’élection du MVP de la saison régulière, derrière LeBron.
Fort de la progression de Durant en hausse et du développement du duo Westbrook-Durant, auquel il faut le 3ème pick de la Draft 2009 James Harden, le Thunder dirigé par Scott Brooks passe pour la première fois au-dessus des 50% de victoires (50-32) et se qualifie pour les playoffs en tant que 8ème de la Conférence Ouest. Néanmoins, OKC manque d’expérience à ce stade de la compétition et se fait éliminer dès le premier tour par les Los Angeles Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol, futurs champions, sur le score de 4-2. Pour ses premiers playoffs, KD ne démérite pas avec 25 points de moyenne mais, pas encore habitué à la post-season, là où les défenses se resserrent, ses pourcentages sont bien loin de son niveau lors de la saison régulière (35% aux tirs, 29% de loin). L’apprentissage des jeunes pousses de l’Oklahoma passera par des déceptions de la sorte et le Thunder compte bien miser sur son duo Westbrook-Durant, faisant ainsi signer une extension de contrat d’une durée de 5 ans pour 86 millions de dollars à KD lors de l’été 2010, le liant à la franchise jusqu’à la free-agency 2016 (la fameuse). Toujours au cours de cet été, l’ailier d’OKC participe à sa première compétition internationale avec les Etats-Unis, la Coupe du Monde 2010. Il est éblouissant tout au long du tournoi, finissant avec la meilleure moyenne d’un joueur de Team USA dans une compétition internationale avec 22.8 points par matchs, ainsi que la meilleure marque au scoring sur un match pour un joueur américain en compétition internationale avec 38 points pour battre la Lituanie en demi-finale. Il est une nouvelle fois étincelant en finale en en plantant 20 dans la première mi-temps (28 au total, avec un joli 7/13 à 3-points) face à la Turquie pour ramener un titre qui échappait aux Américains depuis 16 ans. Au-dessus du lot techniquement, KD est élu MVP du tournoi.
La saison suivante, Durant continue sur sa lancée en dominant une nouvelle fois la ligue au scoring (27.7 points par matchs) et en étant élu dans le premier cinq de la saison régulière. A ses côtés, Harden et surtout Westbrook (22 points, 5 rebonds, 8 passes de moyenne) continuent de progresser et portent le Thunder à la 4ème place de sa conférence avec un bilan de 55 victoires et 27 défaites. L’objectif à présent est de montrer leurs progrès en playoffs, et c’est chose faite en remportant la série du premier tour face aux Denver Nuggets en 5 matchs, grâce à un Durant qui prend ses responsabilités dans le dernier match avec 41 points et le shoot décisif. Le Thunder enchaine au second tour face aux Memphis Grizzlies (4-3), avant de se faire éliminer en finale de conférence face aux futurs champions, les Dallas Mavericks de Dirk Nowitzki (4-1).
Cette défaite contre les Mavs, face auxquels il a souffert physiquement, pousse KD à vouloir se renforcer musculairement au cours de l’été. Par ailleurs, cet été sera particulier puisqu’un désaccord entre joueurs et propriétaires débouchera sur le lock-out, autrement dit une grève des joueurs, qui met des incertitudes sur le début de la saison 2011-2012. Pendant ce temps, KD va faire, de juin à novembre, le tour du pays, des playgrounds et des Summer League en éblouissant tout le monde. Natif de Washington, KD ne pouvait démarrer sa « tournée » ailleurs que dans la capitale US (quelques jours après la défaite face aux Mavs) et annonce la couleur d’un été de folie avec 41 points. Tout l’été il prend feu aux quatre coins du Etats-Unis à coup de self alley-oop contre la planche, plusieurs pointes à plus de 40, voire 50 points, dont un immense coup de chaud à 66 points en enchaînant les tirs depuis le parking au Rucker Park de Harlem à New York, véritable lieu mythique du streetball. KD fut là l’un des porte-étendards du mouvement « Basketball Never Stops » prôné par plusieurs superstars dans le pays durant le lock-out. Ce dernier prend finalement fin le 26 novembre 2011 après de longues négociations obligeant à annuler la présaison, les deux premières semaines de la saison régulière, et faisant même planer le doute quant à une saison blanche. Pour sa part, le numéro 35 d’OKC, déjà inarrêtable offensivement, continue de progresser dans tous les compartiments du jeu et enchaîne avec un troisième titre de meilleur scoreur d’affilé et une nouvelle seconde place dans la course au MVP derrière LeBron pour récompenser une nouvelle saison de très haut niveau (28 points à 50% aux shoots dont 39% de loin, avec 8 rebonds et 3.5 passes.
Au passage, il a été élu MVP du All-Star Game 2012 grâce à ses 36 points inscrits. Plus expérimentés malgré la jeunesse de ses leaders, le Thunder arrive en finale après avoir pris leur revanche face à des Mavs champion en titre (4-0), puis en éliminant les Lakers (4-1), puis les Spurs (4-2, après avoir été mené 2-0). En finale face au Miami Heat, Durant se confronte au Big Three du Heat (Bosh-LeBron-Wade). Ces finales opposent le Heat au Thunder, mais derrière ce match entre équipes, c’est surtout le duel entre Kevin Durant et LeBron James qui fait saliver tous les fans de basket. Les deux ailiers sont alors les meilleurs joueurs de la planète et on espère une opposition épique entre le MVP et le meilleur scoreur de la saison régulière. Pour ses premières finales NBA, KD termine le Game 1 avec 36 points, soit le 2ème plus gros total pour une première fois en finale derrière les 48 d’Allen Iverson face aux Lakers en 2001. Comme ce dernier, Durant remporte le premier match mais enchaîne ensuite 4 revers. En dépit de sa bonne série, ses principaux coéquipiers Harden et Westbrook sont passés au travers, et Kevin Durant voit ses rêves de titre s’envoler face à un LeBron James que rien ne pouvait empêcher d’aller chercher un premier titre après la déception en finale l’année précédente face aux Mavs.
Cependant, le Thunder de Durant, Westbrook, Harden et consorts semble destiné à régner sur la ligue pour de longues années, mais tout va changer lors de l’été 2012. Dans un premier temps, KD participe aux JO 2012 et se montre digne de son statut en étant le meilleur joueur d’une Team USA qui va rafler l’or. Durant pose tranquillement 19.5 points, faisant de lui le meilleur scoreur de son équipe, avec un incroyable 52% à 3-points. Il y ajoute 5.8 rebonds, 2.6 passes et 1.6 interceptions en seulement 26 minutes. Pendant ce temps, les négociations entre James Harden et les dirigeants du Thunder s’enlisent quant à une prolongation de l’arrière. Meilleur 6ème homme de la saison en titre et dont la marge de progression laisse présager un futur encore plus brillant pour la franchise de l’Oklahoma, Harden est finalement trop gourmand selon la direction du Thunder qui décide de l’envoyer aux Houston Rockets plutôt que de lui donner le salaire qu’il désirait (Aïe !). Le duo Westbrook-Durant se retrouve alors seul aux commandes. Signe de sa précocité au plus haut niveau au scoring, KD devient en novembre 2012, à 24 ans, le deuxième plus jeune joueur à atteindre les 10 000 points en carrière, derrière LeBron James. Un changement s’opère également dans la mentalité du joueur à la suite de discussions avec l’une de ses idoles, Larry Bird. Ce dernier, par ailleurs fan de l’ailier d’OKC, pense qu’il serait bénéfique pour lui de moins se concentrer sur le scoring mais davantage sur la passe et de toujours essayer de faciliter les choses pour ses coéquipiers à l’image de ce que l’ancien Celtic avait su faire à merveille dans les années 80 (et ça ne lui avait pas trop mal réussi).
Cela se retrouve dans ses statistiques : Durant laisse son trône de meilleur scoreur à Carmelo Anthony en shootant moins, tout en réalisant alors sa meilleure saison à la passe avec 4.6 offrandes par match. Ainsi, épurant encore davantage sa sélection de shoots, KD rejoint le club des « 50-40-90 » tout en scorant quand même 28 points par matchs, agrémentés de 8 rebonds. Toutefois cela n’est toujours pas suffisant pour remporter le trophée de MVP dont il est une nouvelle fois second derrière « King James ». Impliquant davantage ses coéquipiers, et bien aidé par un Westbrook en constante progression depuis son arrivée en NBA, Kevin Durant porte le Thunder à la première place de la Conférence Ouest en remportant 60 victoires pour 22 défaites. Au 1er tour des playoffs, Durant et compagnie retrouvent James Harden et éliminent les Rockets du barbu (4-2), avant de se faire battre prématurément par les Grizzlies (1-4) en raison de l’absence de Westbrook, blessé face aux Rockets.
Lors de la saison 2013-2014, celui que l’on surnomme « Durantula » porte le Thunder à lui seul (ou presque) en raison de l’absence de Westbrook une partie de la saison. Durant réalise là ce qui est sans doute sa meilleure saison en carrière à ce jour et une saison historique offensivement avec notamment un mois de janvier à 36 points de moyenne et une série de 41 matchs à plus de 25 points scorés, deuxième plus longue série derrière les 80 de Wilt Chamberlain, et un quatrième titre de meilleur scoreur. Kevin Durant établit également son record personnel avec 54 points le 17 janvier. La superstar d’OKC a travaillé saison après saison et est devenu bien plus qu’une machine à scorer, il constitue une menace constante pour la défense adverse de par sa capacité à scorer dans toutes les positions possibles, mais également de par sa vision de jeu lui permettant de trouver ses coéquipiers lorsque les défenses se concentrent trop sur lui. L’absence de Westbrook une partie de la saison n’empêche pas la superstar d’OKC de maintenir les bons résultats du Thunder qui finit deuxième de sa conférence avec un Durant élu MVP après une saison exceptionnelle (32 points à 50%, dont 39% de loin et 87% aux lancers, plus de 7 rebonds et 5.5 passes de moyenne).
Son titre de MVP ne souffre pas vraiment de contestations, malgré encore une fois une saison exceptionnelle de LeBron James, et les votants l’ont élu assez largement devant le King. Lors de la remise du trophée il réalise un discours émouvant en direction de sa mère pour laquelle il a des mots forts et, se remémorant son enfance difficile, il termine son speech en lui adressant ces mots : « When you didn’t eat, you made sure we ate. You went to sleep hungry. You sacrificed for us. You’re the real MVP » (« Même quand tu n’avais pas à manger, tu t’assurais que l’on mange. Tu allais te coucher la faim au ventre. Tu t’es sacrifiée pour nous. Tu es le vrai MVP »). Durant avoue également être heureux de mettre fin à sa « malédiction » de l’éternel deuxième, lui qui était le deuxième meilleur joueur au lycée, deuxième de sa draft, deuxième du MVP à trois reprises (merci LeBron), et deuxième en perdant la finale contre le Heat (encore merci LeBron). Son image était alors à son apogée, considéré comme le gendre idéal il était l’un des visages de la NBA, mais progressivement il va ternir son image en entrant dans une sorte de guerre contre les médias. Malgré son titre de MVP de la saison régulière, le numéro 35 ne parvient pas à emmener son équipe plus loin qu’une finale de conférence perdue face aux Spurs (4-2).
Au terme de cette nouvelle longue saison, Kevin Durant estimant avoir besoin de repos décide de ne pas participer à la Coupe du Monde 2014. Toutefois, il se blesse au pied droit (fracture de Jones) lors du camp d’entraînement début octobre et se fait opérer, l’obligeant ainsi à observer un repos de 6 semaines. Il s’agit alors de la première grave blessure de l’ailier du Thunder et il pourra compter sur les conseils d’un Kobe Bryant expérimenté dans le domaine afin de gérer au mieux la blessure, l’attente et la rééducation. Cette fracture lui fait rater le début de la saison mais il reviendra en grande forme. Malheureusement, d’autres blessures viendront émailler son année et il ne jouera finalement que 27 matchs, laissant Westbrook prendre les rênes de l’équipe en son absence et réaliser une très belle saison statistique, finissant meilleur marqueur de la ligue avec 28 points, auxquels il ajoute 7 rebonds et 8.5 passes, ainsi que 2.1 interceptions (meilleur intercepteur de l’année). Toutefois, cela se révèlera insuffisant pour qualifier le Thunder en playoffs en dépit d’un bilan une nouvelle fois positif (45-37). Cet échec provoquera le limogeage du coach Scott Brooks, remplacé par Billy Donovan. Ce dernier peut compter sur un Kevin Durant revenu à son meilleur niveau et, fort d’un leadership à présent partagé avec Russ, les ambitions du Thunder sont claires pour la saison 2015-2016 : le titre. KD et Westbrook sont dans leurs standards habituels et permettent à OKC de retrouver la post-season en finissant troisième de sa conférence.
Ils passent le premier tour en battant les Mavs d’un Dirk vieillissant (4-1), avant d’éliminer les Spurs (4-2), mais ils tombent sur les Warriors, doubles champions en titre et auteurs de la meilleure saison de l’histoire (73 victoires pour 9 défaites), en finale de conférence et qui parviennent à renverser la série alors qu’ils accusaient un déficit de 3-1. Après cette lourde désillusion, KD participe aux JO 2016 et est une nouvelle fois le leader et le meilleur scoreur de Team USA avec 19.4 points de moyenne par matchs. En finale il permet aux États-Unis de remporter une troisième médaille d’or olympique d’affilée en plantant 30 points face à des Serbes impuissants.
Le nouvel échec avec le Thunder, alors que Kevin Durant arrive au terme de son contrat et se retrouve donc sur le marché des transferts, inquiète les fans d’OKC qui redoutent que les rumeurs l’envoyant aux Spurs, aux Clippers, ou aux Warriors ne se révèlent vraies. Alors que la superstar âgée de 28 ans arrive à maturité, il pourrait s’envoler vers un concurrent et anéantir les espoirs de titre de la franchise. Pour sa part, KD explique vouloir privilégier ses chances de remporter une bague, laissant craindre que le Game 7 perdus face aux Warriors pourrait bien être son dernier match sous les couleurs du Thunder …
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