Voilà un joueur qu’on pourrait classer dans la catégorie des What if.. one more ! Latrell Sprewell nous a laissé sur notre faim, sélectionné 4 fois au All-Star Game, une fois dans le All-NBA First Team en 1994, il aurait pu accomplir tellement plus que cela.. mais tel est le destin d’un joueur aussi controversé par ses interventions en dehors des parquets NBA.
Latrell Sprewell est né à Milwaukee, mais ses parents déménagent rapidement du côté du Michigan (Flint) où il grandit modestement jusqu’à l’âge de 15 ans. Une enfance sans problème où Spree s’intéresse à un sport un peu plus qu’un autre comme de nombreux joueurs NBA dans leur jeunesse.. le football américain. Mais sa passion à cet âge, asseyez-vous bien.. c’est la réparation des télévisions et matériels HI-FI.
Cette année-là ses parents retournent du côté de Milwaukee, Latrell dans sa dernière année de lycée va faire une rencontre qui va certainement changer sa vie. Le coach de l’équipe de basketball de son école croit à « un don du ciel » en croisant Spree, de par son physique longiligne et athlétique. Une année suffit à lui permettre de décrocher une bourse dans une université sans grande réputation : Three Rivers Community College, dans le Missouri.
Après avoir explosé les records de cette université (16,5 points puis 26,6 points de moyenne les deux premières années), il prend la direction d’une fac beaucoup plus réputée, aux côtés de la star de l’équipe : Robert Horry.
C’est avec un apport offensif modeste qui démarre sa première année, mais c’est surtout pour son talent défensif qu’il se fait remarquer. Puis lors de sa dernière année, il explose sa moyenne de point annuel avec 17,9 points, ce qui lui vaudra d’être repéré par une franchise historique de la NBA : les Golden State Warriors.
La franchise d’Oakland possède cette année-la le 24e choix de la Draft seulement.. bien trop loin pour ramener une pépite à la maison comme un certain Sprewell par exemple. C’est là que commence la stratégie de Don Nelson, faire croire à tout le monde qu’on veut un intérieur dans la baie, ne pas inviter Latrell Sprewell au work-out où il viendra tout de même.. avouez que le contraire aurait été étonnant venant de de Spree.
Et cette stratégie s’avère payante, le nom de Sprewell n’apparait nulle part dans la presse et il est drafté à la surprise générale par les Warriors en 24e position de la draft 1992.
Latrell Sprewell débarque dans la baie d’Oakland après la fameuse époque TMC qui a volé en éclat après le départ de Richmond. Nombreux fans s’interrogent sur ce choix d’ajouter un arrière supplémentaire, et surtout ce nom leur est inconnu et ils ne cachent pas leur déception.
Mais Spree va vite faire taire ses détracteurs, où il démarre sa saison rookie avec une moyenne de 15,4 points par match, où il sera titulaire à 69 reprises pour une durée moyenne de 35,6 minutes, pas mal pour un rookie. Malheureusement les Warriors terminent 10e de leur Conférence et n’iront pas en Playoffs.
L’année qui suit c’est le 3e choix de Draft qui se présente pour Golden State, et c’est un certain Chris Webber qui atterrit dans la baie. Avec Latrell qui pour son année de sophomore, profite des blessures de ses camarades californiens pour jouer près de 44 minutes par match, un joueur infatigable.. ils réussiront à amener cette franchise en playoffs ! Par ailleurs C-Webb décroche cette année-là le titre de Rookie of the Year.
Latrell Sprewell, lui devient une véritable star de la ligue, avec une première participation au All-Star Game, puis il intègre le All-NBA First Team ainsi que le All-NBA Defensive 2nd Team, petit point noir de la saison et qui aurait dû commencer à alerter un peu les dirigeants des Warriors, une bagarre à l’entrainement avec un de ses coéquipiers.
Malheureusement en playoffs ils se font sweeper par les Suns de Charles Barkley.
Les années suivantes dans la baie ne se passeront pas très bien, collectivement ça ne fonctionne pas, de nombreux changements de coachs et même de dirigeants, impliquant ensuite le départ de C-Webb ainsi que Tim Hardaway et Billy Owens.
Malgré cela, Latrell Sprewell continue d’être performant individuellement, avec une bonne moyenne de points et est toujours aussi intense dans le repli défensif. Mais les déboires lors des entrainements et en dehors des parquets continuent aussi, et commence à devenir problématique pour le vestiaire et sa franchise. Et la crise pointe le bout de son nez, en 1997, un nouveau coach arrive dans la baie, P.J Carlesimo.
Le nouveau coach n’hésite pas à faire des remarques sur le jeu de Spree, sur son individualité et des tensions apparaissent rapidement entre les deux hommes.
Le dernier jour de Sprewell dans la baie est le 1er décembre 1997, lors d’un entrainement avec son équipe, Spree n’apprécie pas la remarque de son coach, et n’hésite pas à l’étrangler pendant 10 secondes avant d’être séparé par ses coéquipiers, Latrell devient officiellement « l’étrangleur de la baie », un surnom qu’il aura du mal à faire oublier tout au long de sa carrière. Le joueur est suspendu toute la saison et son salaire va directement dans les caisses de la ligue.
Un nouveau départ pour lui commence lors du lock-out NBA en 1998, où il sera transféré aux Knicks de New-York en échange de John Starks, Terry Cummings et Chris Mills.
Cette première saison est particulière, elle ne démarre que le 5 février 1999, mais Sprewell arrive l’esprit revanchard et veut prouver à tout le monde que lors de cette saison blanche, il n’a rien perdu de son talent.
Les Knicks se qualifient difficilement pour les playoffs et accrochent la 8e place de la ligue pour retrouver leurs copains floridiens : le Heat de Miami. C’est la 3e année consécutive qu’ils rencontrent la franchise floridienne sur leur route en playoffs et cette série s’annonce bouillante ! Miami semble très difficile à contourner cette année, elle termine 1ère de la Conférence Est et l’upset semble compliqué à réaliser et pourtant NY va le réussir ! Et ce sera seulement la 2e fois de l’histoire de la NBA qu’une franchise qui termine 8e élimine en playoffs la franchise qui a terminé 1er de sa Conférence.
Au second tour c’est une affiche moins alléchante, ce sont les Hawks d’Atlanta qui se feront sweeper par la bande de Spree.
En finale de Conférence se dresse les Pacers d’indiana, la bande de Larry Bird mené par un Reggie Miller assoiffé d’un titre avant de prendre sa retraite est déterminé, et sort de deux sweeps consécutifs. Mais une fois de plus Sprewell et ses coéquipiers vont faire le taff et remporté cette série 4-2 et devenir la première franchise à se hisser en finale NBA après avoir terminé 8e de sa Conférence.
Sur leur route du titre suprême se dresse les Spurs de San Antonio et leurs tours jumelles : David Robinson et Tim Duncan. Cette fois-ci la marche est trop haute mais les Knicks repartiront avec une campagne de playoffs incroyable et Latrell Sprewell sera monté en puissance et terminera meilleur scoreur de ces PO, avec notamment une moyenne de 26 points par match en finale NBA.
Latrell est devenu le petit protégé des supporter des Knicks et la saison suivante va le confirmer, il va aider sa franchise à accrocher le 3e spot de sa Conférence.
Mais cette année malgré un beau parcours, en éliminant une fois de plus le Heat sur leur route, ils seront éliminés par les Pacers d’Indiana qui prendront leur revanche cette année-ci pour retrouver les finales NBA.
Les années suivantes, Sprewell sort quelques cartons offensifs, et demeure toujours très apprécié par le Madison Square Garden, mais ses déboires continuent. Il se verra infliger la plus grosse amende connue d’une franchise à son joueur : 250 000$. La raison ? Une petite bagarre qui l’empêchera de jouer durant quelques semaines, causé par une blessure à la main, certainement costaud le crochet de Spree.
Il terminera sa carrière au Wolves, son rôle étant, avec Sam Cassell, qui vient d’arriver lui aussi, d’aider le franchise player de Minnesota, Kevin Garnett de pouvoir dépasser au moins un tour de playoffs.. rendez vous compte cela fait 7 fois consécutives que Big Ticket se fait éliminer au premier tour, comprenez sa frustration.
Mission accomplie, la franchise termine 1ere de sa Conférence devant les Lakers du duo Shaq – Kobe, parviendra à éliminer une équipe en PO, enfin ! Elle va même enchainer au second tour en éliminant les Kings, belles retrouvailles entre C-Webb et Latrell qui vont nous offrir une belle série allant jusqu’au Game 7 !
La matche en finale de Conf’ contre la franchise de LA est trop haute, le duo magique des Lakers accompagné de Payton et Malone éliminera les Wolves 4-2.
L’année qui suit, Minny proposera une prolongation de contrat de 21 millions $ pour Sprewell, qui juge insuffisante pour pouvoir nourrir sa famille.. comme je le comprends, pauvre Latrell.
Et ce sera le début de la fin pour Spree, qui enchainera des performances moyennes par la suite et arrêtera sa carrière à l’âge de 34 ans.
Un gout d’inachevé pour notre ami Latrell Sprewell, doté d’un talent pour le basketball qui est indéniable, son comportement incontrôlable et ses nombreux déboires ne lui ont pas permis de faire une carrière à la hauteur de son don pour la balle orange et de ramener une bague à la maison.
Palmarès
- 4x sélections au All-Star Game (94,95,97 et 2001)
- All-Rookie Second Team en 1993
- All-NBA First Team en 1994
- All-NBA Defensive Second Team en 1994
- Finale NBA en 1999 avec les Knciks de New-York face aux Spurs de San Antonio
Record NBA
Le 9 février 2003, il inscrit 9 paniers à 3 points contre les Clippers de Los Angeles sans en rater un seul.