A première vue, en découvrant les statistiques et le palmarès de Drazen Petrovic on a du mal à imaginer qu’il a pu marquer l’histoire du basket et de la NBA.
Pourtant détrompez-vous ! On parle d’un joueur au maillot retiré par les Nets après seulement 2 saisons et demie. On parle d’un joueur Hall of Famer avec simplement 5 petites saisons dans la grande Ligue.
Drazen Petrovic est l’un des plus grands artistes du ballon orange. Le genre de destin qui passe du conte de fée au tragique ...
Un destin qui l’aura vu émerveiller les fans en Europe mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique.
Nous allons vous raconter la légende de « Mozart ».
Drazen Petrovic est né le 22 octobre 1964 à Sibenik en Yougoslavie.
Il commence le basket sur les playgrounds yougoslaves. Il déteste dès son plus jeune âge la défaite. Bourreau de travail il répète inlassablement ses gammes au shoot.
C’est en 1986 qu’il est drafté en 60eme position durant le troisième tour par les Blazers de Portland.
Tout le monde aurait sauté dans le premier avion pour vivre le rêve américain. Petrovic lui ? Il décline l’invitation et reste encore à Zagreb durant. Le bonhomme sait ce qu’il veut ... Le gouvernement yougoslave aussi. La règle Petrovic vient d’être inventée : huit saisons seront nécessaires pour qu’un joueur quitte le pays pour l’étranger ou s’il cumule 120 sélections.
Il restera alors en Europe jusqu’en 1989 avec une saison au Real Madrid où il remportera la coupe des coupes en plantant pas moins de 62 points aux italiens de Caserte. Oui oui 62 points dans un match FIBA pour ses adieux.
Il rejoint enfin la NBA en 1990, quatre années après avoir été drafté.
Mais l’arrivée de Mozart aux États-Unis n’est pas ce qu’on pouvait imaginer. Son coach à Portland Rick Adelman ne lui accorde pas sa confiance. Petro est barré par la star de l’époque dans l’Oregon : Clyde Drexler. A l’époque les joueurs européens ne sont pas légion et Petrovic doit se contenter d’un temps de jeu assez faible (13 minutes en moyenne) pour des statistiques honorables : 8 points de moyenne à 46% de réussite à 3 points. Son équipe atteint les finales NBA cette année-là mais s’inclinera contre les Pistons de Détroit de Chuck Daly.
La saison suivante, Adelman laisse à nouveau Drazen Petrovic sur le banc. S’en est trop pour le numéro 44 qui demande à ses dirigeants un transfert. Un échange est alors monté avec les Nets du New Jersey en janvier 1991. Cette fois, « Mozart » trouve enfin un terrain de jeu digne de son talent et des coéquipiers qui vont se régaler à ses côtés : Derrick Coleman ou encore Sam Bowie.
Son temps de jeu augmente en même temps que ses statistiques avec une moyenne de près de 13 points en 20 minutes.
La saison suivante, Bill Fitch l’entraîneur des Nets décide d’installer Petrovic comme titulaire au poste d’arrière. Plus libre, le croate peut exprimer toutes ses qualités naturelles de shooteur. Il va martyriser toute la NBA des années 1990, tous les meilleurs défenseurs de la ligue sont en difficultés face au jeu de feintes du virevoltant Petro. Son adresse impressionne les spécialistes : 20,6 points de moyenne à 51% de réussite dont 45% à trois points.
Son coach lui donne les clefs de l’équipe et laisse le meneur yougoslave éblouir les fans par sa vision du jeu mais surtout par ses qualités de shoot extraordinaires.
Les Nets terminent l’exercice 1992 avec 40 victoires soit 14 de plus que l’année d’avant. Une qualification pour les Playoffs mais une défaite au premier tour face aux Cavaliers de Cleveland. Petrovic plante 40 points pour son premier match à ce niveau.
Pendant l’été pas de vacances pour notre surdoué. Il part à Barcelone pour les JO avec la Croatie. Il y affronte la Dream Team des USA en finale et s’incline logiquement face à l’armada NBA des Jordan, Bird, Magic, Ewing pour ne citer qu’eux. Petrovic finit meilleur marqueur du match avec 24 points.
Pour la saison 1993, Chuck Daly arrive au coaching. Confiance réitérée pour Drazen. Et Mozart continue son récital malgré des défenses toujours plus vigilantes : 22,3 points de moyenne à 52% de réussite dont plus de 45% à 3 points.
Point d’orgue de sa saison ? 44 points face aux Houston Rockets de Hakeem Olajuwon. Rien ne pourra l’arrêter ce soir-là. 17 sur 23 au shoot. Inarrê