par Enzo MORISSEAU

Chaque année au mois de juin, se déroule l’un des premiers évènements de la saison NBA : la draft. Durant un an, les trente franchises de la ligue scrutent les jeunes joueurs universitaires américains, mais aussi depuis quelques dizaines d’années maintenant, les jeunes joueurs de la planète basket. Les recruteurs cherchent à dénicher la perle rare, un jeune capable d’influer aujourd’hui comme le futur All-Star de demain. Certaines cuvées de Draft sont restées célèbres dans l’histoire de la Grande Ligue par la qualité des joueurs qu’elle a fournie. C’est le cas pour trois d’entre elles : la Draft 84, la Draft 96 et la Draft 2003. Ces trois cuvées contenaient de leurs rangs de vraies légendes. Difficile de dire laquelle fut la meilleure, cependant Rookie Republic va tenter d’offrir quelques réponses en présentant cinq des plus gros talents de chacune de ces trois drafts. Voici celle de 2003.

Boris Diaw

 

21ème choix

Le français, formé à l’INSEP aux côtés de Tony Parker, n’est pas le nom le plus clinquant de la liste, loin de là. Pourtant Babac mérite largement sa place au sein des meilleurs joueurs de la cuvée de 2003. Boris Diaw était un joueur élégant, plaisant à regarder, et c’est important de le souligner. Il produisait un basket intelligent, un basket collectif loin de l’individualisme qui peut régner au pays de l’Oncle Sam. Lui-même le disait, parfois, au lieu d’attaquer le panier ouvert il préférera servir un coéquipier laissé seul à trois points. Son altruisme lié à un jeu de passes redoutable ont fait de lui un des meilleurs passeurs de la ligue à son poste. En effet, alors qu’il évoluait sous les couleurs des Suns de Phoenix, ses coéquipiers lui ont donné le surnom de « 3-D » ou autrement dit « triple-double », ce qui résume bien son jeu ultra complet. Lors de la saison 2005-2006, seuls deux joueurs ont effectué plus de triple-double : LeBron James et Jason Kidd. Lors de cette même saison, il a remporté le titre de MIP, le joueur qui a le plus progressé. Cette récompense est la première d’une longue série en professionnel puisqu’il a soulevé le trophée de champion d’Europe 2013 avec l’équipe de France, dont il fût le capitaine, mais aussi le trophée Larry O’Brien en 2014 avec les San Antonio Spurs. Sans jamais avoir été considéré comme une star, Boris Diaw était incontestablement l’un de meilleurs joueurs de sa génération.
Stats en carrière : 1064 matchs, 8,6 points, 4,4 rebonds et 3,5 passes.

Dwyane Wade

 

5ème choix

Dwyane Wade est un des nombreux joueurs de la ligue au passé tumultueux. Il a grandi au milieu des quartiers de Chicago, ville froide et venteuse, dominés par les trafics de drogue et l’insécurité. Et près de trente ans plus tard, il est devenu le meilleur joueur de l’histoire de la franchise de Miami, ville réputée dans le monde entier pour ses palmiers et sa jet-set mondaine. Cette ascension aussi fulgurante qu’inattendue, il ne la doit qu’à son immense talent. Au soir de la Draft 2003, tous les projecteurs étaient rivés sur les deux stars qu’étaient LeBron James et Carmelo Anthony. Pourtant, c’est bien l’arrière du Heat qui fut titré en premier. Wade était un athlète. Il brillait par sa rapidité, par ses appuis dynamiques qui lui permettaient de squatter la première place des Top 10 avec des dunks spectaculaires.  C’est grâce à ses qualités au-dessus de la moyenne que Shaq lui a offert le surnom de « Flash ». Il remportera son premier titre NBA ainsi que son unique titre de MVP des Finales aux côtés de l’imposant pivot en 2006 dès sa troisième saison dans la ligue. Puis il en ajoutera deux autres en 2012 et 2013 et deviendra le meilleur joueur de l’histoire du Heat. Aujourd’hui, il détient le record de points marqués, de passes décisives et d’interceptions au sein de sa franchise et est l’un des joueurs les plus cités par la nouvelle génération quand on leur demande le nom de leur modèle.
Stats en carrière : 1054 matchs, 22 points, 4,7 points et 5,4 passes.

Chris Bosh

 

4ème choix

Chris Bosh n’a jamais été une superstar. Pourtant, il avait le talent pour être une des figures de la grande ligue. Malgré ce manque de reconnaissance de la part du grand public, il s’inscrit comme un des maillons forts qui font de cette Draft 2003 une des plus importantes de tous les temps. L’intérieur de deux mètres onze découvre la ligue sous les couleurs des Raptors de Toronto. Une saison après son arrivée, le légendaire Vince Carter quitte la franchise et laisse la place de leader libre. Le jeune Bosh ne se fait pas prier, et devient la figure de proue de l’équipe canadienne, qu’il quittera sans succès sur sa saison la plus prolifique avec 24 points de moyenne. Il détient aujourd’hui le record de rebonds et de contres au sein des Raptors. Il atterrit ensuite à Miami pour rejoindre Wade et sera suivi pas James. C’est ici que vont s’inscrire les plus grosses lignes de son palmarès avec deux titres en 2012 et 2013. Malheureusement pour lui, il restera dans l’ombre de ses collègues de Draft, plus bankables, plus spectaculaires mais pas nécessairement plus importants pour le collectif du Heat. La riche carrière de Bosh se terminera trop tôt à cause de problèmes de santé qui l’empêcheront de jouer au haut niveau.
Stats en carrière : 893 matchs, 19,2 points, 8,5 rebonds et 2 passes décisives.  

Carmelo Anthony 

3ème choix

Carmelo est le seul joueur de cette liste à ne pas avoir été sacré champion jusqu’à présent. Jusqu’à présent oui, car il est le premier de cette liste à évoluer encore en NBA. Carmelo débarque dans la Grande Ligue sous les couleurs des Denver Nuggets. Sa première année est exceptionnelle : il remporte tous les titres de Rookie Of The Month de la Conférence Ouest sans pour autant soulever le titre de Rookie de l’année. Paradoxal. La suite de sa carrière est, individuellement, d’une très grande qualité. Melo montre tout l’étendue de ses qualités soir après soir. Et des qualités, il en possède un paquet : sa palette offensive est pratiquement sans limites, il peut attaquer le cercle, provoquer des fautes, jouer poste bas, tirer à mi-distance, tirer à trois points. Sans limites. Il est l’une des plus grandes menaces offensives que la NBA n’ait jamais connu. D’ailleurs, il est très récemment devenu le douzième meilleur scoreur de l’histoire devant d’autres légendes comme Iverson, Bird ou encore Robertson. Il évolue aujourd’hui sous les couleurs des Blazers de Portland, une équipe qui pourrait lui offrir sa première bague de champion et où il joue un vrai rôle en sortie de banc. Nul doute que cette récompense serait méritée pour le numéro 3 de la Draft 2003.
Stats en carrière : 1144 matchs, 23,4 points, 6,5 rebonds, 2,9 passes décisives.  

LeBron James

1er choix

Le King est toujours en train d’écrire sa légende. A croire que son corps ne faiblira jamais et que sa volonté écarte doutes et adversaires. A l’heure actuelle, il est en lutte avec Joël Embiid pour le titre de MVP 2021, dix-huit ans après son premier match dans la ligue. Absolument monstrueux. LeBron a débarqué en NBA avec une étiquette grosse comme son talent. Le monde du basket avait déjà les yeux sur lui alors qu’il n’était qu’au lycée. L’attente des fans à son égard dépassait l’imaginable, jamais un joueur lycéen n’avait autant de pression sur ses épaules. Le King a rapidement prouvé que les fans avaient raison de placer autant d’espoirs sur ses épaules déjà imposantes. Il s’offre le titre de ROY au nez et à la barbe de Carmelo Anthony, emmène sa ville de Cleveland en finale à lui seul et propose une saison 2007-2008 à inscrire dans les livres d’histoire. En 2010, il quitte les Cavs pour former un trio de feu avec ses compères de Draft Wade et Bosh, glane ses deux premiers titres au passage, puis revient dans sa ville d’origine. Lors de la saison 2015-2016, il s’offre ce qui peut être considéré comme le plus beau titre de champion de tout les temps. Enfin, jusqu’à ce qu’il ne nous surprenne une nouvelle fois cette saison ou celles qui suivront. De toute façon le King semble immortel.
Stats en carrière : 1291 matchs, 27 points, 7,4 rebonds, 7,4 passes décisives.