Par Romain JANIK
Dans tout le flot de mauvaises nouvelles que nous a apporté 2020, il y en a une qui a probablement remonté le moral de beaucoup de nostalgique de la NBA des années 90. Fin décembre, Adam Silver a annoncé l’arrivée prochaine de trois expansions teams dans la grande ligue. Mais c’est l’une des précisions du commissionnaire qui a fait chavirer nos cœurs : C’est Seattle qui a la pole position ! Le retour des Seattle SuperSonics est donc quasiment acté. Pour fêter l’évènement, Rookie Republic vous propose un petit historique du logo vert et jaune de la franchise de la cité d’émeraude.
70’s, la tête dans les étoiles
C’est en 1968 que les Seattle Supersonics voient le jour. La franchise porte tout d’abord le nom de Seattle Shuttle Sonics. Un hommage à Boeing, dont le siège est situé dans la ville. Le constructeur aérien a en effet remporté le contrat qui doit faire de lui l’unique constructeur du SST (Supersonic Shuttle Transport). Un projet d’aviation commerciale qui dépasserait la vitesse du son. Une idée qui ne verra finalement jamais le jour. Sur le premier logo de la franchise, apparait donc cette navette, accolée à la principale attraction de la ville, le Space Needle. La tour ultra futuriste, dont on peut traduire le nom par « l’aiguille de l’espace », a été construite pour l’exposition universelle de 1962. Cette exposition a également laissé au basket Seattleite un autre (et non négligeable) héritage, car c’est pour cet événement qu’est sortie de terre la Key Arena, l’antre des Sonics et du Storm (l’équipe WNBA de la ville).
En 1971, les concepteurs décident d’alléger un peu le visuel. Allégement qui honnêtement n’a pas été une très grande réussite. Bien trop minimaliste, un simple ballon vert à l’intérieur duquel est inscrit « Supersonics ». L’emblème n’aura qu’une durée de vie très limitée (une seule saison).
En 1972, les illustrateurs se voient bien plus inspirés. Ils remettent la cité d’émeraude sur orbite à travers leur création. Dans une typographie très seventies, le mot « Sonics » prend la forme de la navette (dans un vaste rappel au logo originel). Très conceptuel, le Shuttle de Seattle fonce droit vers une planète. Qui n’est ni plus ni moins que le ballon du logo de l’année précédente. Cet emblème sera celui l’équipe durant trois saisons. De 1972 à 1975. Mais c’est en 1976 que les choses sérieuses vont commencer.
Après huit saisons dans la ligue, Emerald City décide d’opérer un vrai virage graphique, et de diversifier sa palette de couleurs en faisant entrer le jaune dans sa charte visuelle. Exit donc les références spatiales et les pseudos navettes. Le nouveau blason fait la part belle à la skyline de la ville au travers un demi-ballon. L’emblématique Space Needle y est bien mis en évidence. Ce logo, cultissime, est celui que l’on peut associer au premier âge d’or de la franchise. Une période dont le point d’orgue fut le titre de 1979, remporté face au Washinghton Bullets. Il sera aussi celui qu’arboreront sur leur tunique les jeunes Shawn Kemp et Gary Payton lors du début de renaissance de la franchise, une grosse dizaine d’année après ce sacre.
90’s, le cercle voit des étoiles
Cette décennie marque le retour de la ville de Starbucks sur le devant de la scène. Portée par Kemp et Payton, ses deux stars emblématiques, les Sonics nous en mettent plein la vue, et c’est peu dire que la sobriété n’est pas ce qui caractérise le plus le duo. Le logo se devait donc de suivre la mouvance. D’autant plus que dans la ligue, la tendance est portée par l’explosion des couleurs. Les graphistes des Hawks, Rockets, ou Raptors ont en effet pris le parti de nous en mettre plein les rétines, avec des visuels qui resteront à jamais dans la mémoire des enfants des nineties. Les Seattle Supersonics vont en faire tout autant. Époque oblige, le logo de 1996 est donc beaucoup plus graphique et « cartoonesque » que ses prédécesseurs. Détail, la franchise met en avant le patronyme de Sonics sans le « super ». Un « Sonics » dont le Space Needle représente le « i ». Ce logo ovale et dynamique accompagne le berceau du grunge pendant 5 saisons. De 1996 à 2002. Dont l’une des plus belles de son histoire. Celle de 1995-1996, ou il n’aura fallu ni plus ni moins que les invici-Bulls de Michael Jordan pour les stopper en finale NBA.
Les années 2000, la mort d’une étoile.
Le départ de Shawn Kemp au Cavs lors du lockout de 1998 et le transfert de Gary Payton en 2003 marquera définitivement l’ouverture d’une nouvelle ère dans la pointe nord-ouest des USA. Celle des dernières années de vie des Seattle SuperSonics. Des années durant lesquelles la charte graphique de la franchise retrouve une certaine sobriété. Une période dont on retiendra comme derniers leaders de la franchise Ray Allen, Rashard Lewis ou encore le tout jeune Kevin Durant. On s’y remémorera aussi les passages des deux Frenchies Johan Petro et Mickael Gelabale. Depuis quelques années, fourmillent sur le net une MUL-TI-TU-DE de logos, maillots et autres visuels très conceptuels. Réalisés par des designers amateurs passionnés, alimentant le fantasme d’un retour des Sonics. Fantasme que les récentes déclarations d’Adam Silver a transformé en une très probable réalité. Des nouvelles qui n’augurent que de bons moments à venir pour la gigantesque communauté d’adorateurs de cette équipe.