Tout droit sorti de l’Université de Central Arkansas à Conway, le « waterman » de l’équipe se fait rapidement un nom et impressionne. Très peu médiatisé dans cette université de seconde zone, Scottie Pippen arrive tout de même à se faire repérer par les scouts NBA avec une ligne de stats assez impressionnante : 23,6 points, 10 rebonds, 4,3 passes et 60% aux tirs !
C’est pourquoi en 1987, il sera drafté en 5e position par les Supersonics de Seattle... and the rest is HISTORY !
Scottie Pippen - Michael Jordan l’entente parfaite
A peine drafté par Seattle, il est alors immédiatement échangé avec Olden Polynice, et direction les Chicago Bulls pour Scottie P ! Certainement un des meilleurs coups réalisés lors d’un échange réalisé lors d’une Draft. Dans les premières années il représente un duo d’ailier d’avenir avec Horace Grant, ils apportent leur soutien en sortie de banc à Brad Sellers ainsi que Charles Oakley. Par la suite Michael Jordan devient un mentor pour Scottie, ils s’entrainent souvent ensemble en dehors des entrainements d’équipe, où lors de leur un contre un, ils perfectionnent leur attaque et défense. La progression de Pippen est assez impressionnante, ses stats deviennent capitales pour sa franchise, il devient un élément indispensable, et le duo avec MJ commence à faire trembler le reste de la ligue. C’est en 1990, qu’il va connaitre sa première sélection au All-Star Game, ainsi que les premiers échecs en Playoffs face aux Bad Boys de Détroit (1989 et 1990).
Le premier three peat de Pippen
En 1991, Scottie Pippen est plus impressionnant que jamais, il réalisera trois triple-doubles, il devient le pilier défensif de l’équipe et un élément incontournable du triangle offensif de Phil Jackson. Cette année-la se terminera avec un bilan de 61 victoires pour 21 défaites. Ils réussiront à éliminer leurs ennemis de toujours les Pistons de Chuck Daily lors des finales de Conférence Est en leur infligeant un « sweep » humiliant, avant d’affronter les Lakers de Magic Johnson lors des NBA Finals et de remporter leur première bague. La campagne de Playoffs 1992 demeure moins simple pour les Bulls, Michael Jordan est « unstoppable » et ses adversaires le savent, c’est pourquoi ils vont jeter leur dévolu sur Pippen. Une stratégie payante car nous constatons que lors des matchs où Pippen à une moyenne de points moindre, les Bulls s’essoufflent et connaissent des défaites. Scottie connait alors une pression défensive sur lui plus importante afin de limiter son scoring mais aussi de couper ses lignes de passes. Certains de ses adversaires essaient même le « trash-talking » afin de le provoquer et qu’il sorte complètement de son match, à l’image de Charles Barkley lors des Playoffs 1993 ou encore lors des nombreux affrontements contre les Knicks. Il a été en effet souvent « chatouillé » face à des provocateurs comme Charles Oakley ou encore Anthony Mason, il est alors expulsé lors du Game 2 pour avoir littéralement dégoupillé puis jeter un ballon sur un arbitre. Mais toutes ces pressions et ces provocations n’ont fait que renforcer son caractère et forger l’extraordinaire joueur de basket qu’il était. Il est devenu un joueur beaucoup plus dur et physique, fini le Scottie Pippen « gentil » qu’on pouvait lire dans les journaux, il n’hésitait plus désormais à jouer des coudes ou aller postériser et humilier des joueurs tels que Patrick Ewing au Madison Square Garden, un soir de mai en 1994, sous les yeux du fan incontournable des Knicks, Spike Lee, que Scottie invite d’ailleurs gentiment à se rasseoir ! Après ce three peat, Michael Jordan décide de prendre sa retraite, le lieutenant de Sa Majesté devient alors le nouveau roi des Chicago Bulls et doit prendre le lead de cette équipe.
Scottie Pippen le nouveau roi en ville
Cette première saison sans le GOAT est une libération pour lui, il prend les rênes de l’équipe, il fait le show lors du All-Star Game, termine 3e du vote pour le MVP et les Bulls terminent tout de même la saison avec 55 victoires sans Michael Jordan. Mais la franchise de l’Illinois sans Sa Majesté demeure tout de même moins compétitive, et les Knicks vont enfin réussir à éliminer leur « bête noire » lors d’un Game 7 au MSG qui va laisser des traces dans le vestiaire ! En effet, la tension entre Scottie Pippen et le rookie Kukoc n’était pas un secret de polichinelle, mais lors du Game 3 lorsque Phil Jackson décide de donner le shoot de la victoire au rookie plutôt qu’à leur nouveau leader, Pippen va avoir une réaction qui aura de graves conséquences, une attitude qui ne sera pas digne de celle d’un leader de groupe. Il refusera de rentrer en jeu et de voir le rookie Kukoc offrir la victoire à 1,8 secondes de la fin. Il n’aura même pas le soutien de Michael Jordan, qui déclarera « Transférez-le ». Malgré ses excuses, cela laissera un goût amer dans ce vestiaire, les performances de l’équipe en pâtit lors de cette saison en 1994-1995, au point de pouvoir louper les playoffs à 7 matchs de la fin de la saison. C’est à ce moment-là que Michael Jordan décide de revenir et reprend leadership de l’équipe et Scottie sera de nouveau le lieutenant, ce rôle qui lui colle à la peau et qui remplit à merveille ! Les Bulls rempilent pour un second three peat, Michael Jordan durant ces années refusera d’échanger son coéquipier de luxe, Scottie, malgré certaines propositions qu’on apprendra quelques années plus tard. Notamment cet échange avec McGrady… Jordan est conscient qu’il n’aura jamais pu remporter autant de titres sans son fidèle lieutenant.
Les effectifs de rêve ne font pas tout
Scottie Pippen sera par la suite échangé, direction les Rockets de Houston afin de former un Big Three monstrueux avec Hakeem et Barkley. Mais l’association ne fonctionnera jamais, le duo Barkley-Pippen est un massacre, des déclarations fusent dans la presse, et l’arrivée de Pippen n’arrive pas à faire l’unanimité dans le vestiaire, contrairement à Jordan qui réussit à solidariser toute l’équipe derrière un objectif commun, Pippen échoue, et finit par rejoindre une équipe de rêve bâtit à coup de billets par le co-fondateur de Microsoft à Portland, avec des joueurs tels que Rasheed Wallace ou Jermaine O’Neal ou encore Sabonis. Ils parviendront en finale de Conférence Ouest face aux Lakers de Bryant et O’Neal et nous offrir une série épique qui terminera lors d’un Game 7 au Staples Center qui verra les Lakers remonter un déficit de 15 points. Scottie Pippen ne parviendra pas à remporter d’autres titres, sans son leader Michael Jordan et restera toujours l’image d’un coéquipier de rêve.