Pour arriver en NBA, Dennis Rodman a dû faire face à de nombreux obstacles. Dès son enfance, son père l’abandonne, se retrouvant seul avec sa mère et ses deux sœurs. Étant trop petit (1,68m), il est refusé dans l’équipe de football américain et de basket.
Il enchaîne les petits boulots, il travaille même en tant qu’agent d’entretien à l’aéroport de Dallas-Fort Worth, tout en jouant au basket dans la rue. Après une expérience universitaire ratée à l’Université Cooke County, Rodman devient même sans-abri pendant un certain temps, sa mère décidant de le renvoyer du domicile familial. L’année de ses 19 ans il connaitra une poussée miraculeuse, atteignant les 2,01m.
C’est alors qu’il retente sa chance dans l’équipe de basket, ses statistiques sont très intéressantes. Il va alors trouver une université, Southern Oklahoma State, avec 25,7 points et 15,7 rebonds de moyenne sur les 3 années, beaucoup de recruteurs lorgnent Rodzilla.
Il participera à la Draft de 1986, mais Dennis Rodman est un joueur de basket-ball issu d'une université considérée comme de seconde zone.

  

Dennis Rodman : un futur Bad Boy

Lors de cette Draft, The Worm, est sélectionné en 27e position par les Pistons de Detroit. Rodman va alors concentrer son jeu sur le rebond et une défense dure, scorant la plupart du temps sur contre-attaque, il laisse aux autres le soin de marquer les points. C’est alors que Detroit va adopter un style de jeu rugueux, parfaitement adapté à celui de Dennis Rodman, ils seront surnommés les Bad Boys.
Coaché par Chuck Daily, considéré comme un second père pour Dennis, et accompagné de Isiah Thomas, Joe Dumars, Marck Aguirre mais aussi Bill Laimbeer, ils livreront des duels épiques face aux Bulls de Michael Jordan, pour s’offrir deux titres NBA, en 1989 et 1990. D’un point de vue personnel, Rodzilla, sera récompensé par le titre de Meilleur Défenseur de l’année, en 1990 et 1991, ainsi que deux sélections au All-Star Game en 1990 et 1992.
Mais en 1993, Chuck Daily, le coach va quitter les Pistons, pour rejoindre les Nets du New Jersey.
C’est alors le début de la chute pour Détroit, mais surtout pour Dennis, pour qui, l’ancien coach, représentait énormément pour lui. Des problèmes personnels s’ajoute à ses malheurs. Rodman a plusieurs fois défrayé la chronique lors de sa carrière. Le fait le plus connu remonte à 1993, quand la police l’a trouvé sur le parking de la salle des Pistons, endormi dans sa voiture avec un pistolet sur le siège passager, où il aurait décidé alors de mettre fin à ses jours en 1993, mais Craig Sager, un journaliste croisera sa route ce jour-là et en dissuadera The Worm.
Afin de remonter la pente, Dennis, sera envoyé aux Spurs cette même année.  

Une expérience ratée chez les Spurs

A San Antonio, c’est une personnalité fantasque que l’on découvre chez Dennis Rodman, il commence à se teindre les cheveux d’une couleur différente chaque semaine, il arrive en retard aux entrainements, les relations avec le staff des Spurs est assez tendue, sa relation avec David Robinson qui avait commencé de manière assez correcte, se dégrade au fils des mois. Puis c’est l’ensemble des joueurs qui lâchent The Worm, et ne supportent plus son comportement. Même s’il s’agit des meilleurs bilans collectif de la franchise texane, 62 victoires lors de la saison 1994-1995, ils perdent assez largement contre les Rockets d’Hakeem Olajuwon en Finale de Conférence Ouest, qui iront décrocher le titre NBA contre les Orlando Magic du Big Shaq et Penny Hardaway.
Il est alors tradé la saison suivante aux Chicago Bulls, voire « donné » car il est échangé avec Will Perdue, joueur moyen de la NBA.

 

Dennis Rodman : la renaissance

Il rejoint alors la franchise de Michael Jordan, de retour à la compétition, et Scottie Pippen lors de la saison 1995-1996.
Pour l'anecdote, Rodman laisse le numéro 10 pour le 91 à son arrivée à Chicago, devant ainsi payer des amendes à la ligue. Celle-ci n'autorisait pas en effet les numéros supérieurs à 90.
Le numéro 10 étant en effet un maillot retiré chez les Bulls, Rodman s'esttourné vers le 91, en référence à son ancien numéro (9+1). Et autant vous dire que ce sera une année record collectivement et individuellement ! Meilleur bilan de victoire de la ligue (à l’époque) avec 72 victoires et seulement 10 défaites lors de la saison régulière.
Côté individuel, Dennis se retrouve dans la All-Defensive First Team, aux côtés de Scottie et MJ, c’est d’ailleurs la première fois que trois coéquipiers se retrouvent ensemble pour cette récompense.
Il finira aussi pendant 3 saison meilleur rebondeur de la ligue, remplissant ainsi le travail de l’ombre. Les deux saisons suivantes seront aussi prolifiques collectivement, car les Bulls vont réaliser leur deuxième three-peat après celui de 1991-1993, en remportant le titre NBA en 1997 et 1998.
Ce dernier titre marquera la fin de son aventure avec les Bulls de Chicago.

Une fin de carrière « Rodmanesque »

Il sera envoyé aux Lakers en 1999 avec Shaquille O’Neal pour essayer de l’aider dans sa tâche de la chasse aux rebonds. Mais la mauvaise entente avec le coach, l’enverra aux Dallas Mavericks en 2000 où il y sera coupé de nouveau après un conflit avec le propriétaire de la franchise texane, Marc Cuban.
C’est ainsi que s’achève la carrière de The Worm, avec 7 titres de meilleur rebondeur de la ligue, soit juste derrière Wilt Chamberlain avec 11 titres. Son maillot sera retiré par les Pistons de Detroit ainsi que par les Bulls de Chicago.