Pete Maravich était un véritable artiste du basketball. Très souvent critiqué, pour son style de jeu, son leadership ou encore sa capacité à devenir un vrai professionnel, une chose est sure il aura réussi à faire taire ses détracteurs. Trop souvent oublié de nos jours dans les conversations d’amateur de basket, il contribue essentiellement à la renommée du basket dans les années 70. Époque un peu oubliée, de par le fait qu’elle se situe entre la rivalité Wilt Chamberlain – Bill Russell et le début l’ère Magic-Bird suivi de l’arrivé de sa Majesté Michael Jordan ! Et pourtant ce virtuose du basket, au style atypique pour les années 70, est considéré comme l’un des précurseurs du « showtime », d’un jeu spectaculaire.   Pete est né en Pennsylvanie en 1947, d’origine Serbe, son papa était basketteur professionnel avant de devenir coach dans le lycée de son fils ainsi qu’à l’université plus tard. Il a façonné son fils comme une réelle machine, en lui imposant des exercices techniques dès son plus jeune âge, Pete était agile avec la balle comme personne ne l’avait été auparavant. Après le lycée, « Pistol » se rend à l’université, chez les LSU Tigers, où il va devenir une véritable légende ! En trois saisons, sa moyenne de points est respectivement de 43,8 - 44,2 et 44,5 points par match, bien évidemment il termine meilleur marqueur universitaire du pays lors des 3 saisons… les rageux diront que son père était le coach et qu’il avait tous les shoots (faut-il encore les mettre ces shoots). Lors de la dernière année, il réalise dix matchs à plus de 50 points, inscrivant au total 1381 points ! Il devient alors le meilleur scoreur de l’histoire de la NCAA et c’est toujours d’actualité d’ailleurs ! Au fait vous vous demandez toujours pourquoi on l’appelait « Pistol » ? Tout simplement parce que c’était une véritable gâchette, qui enquillait les shoots chaque match !

La suite de l’aventure pour Pete Maravich va malheureusement se compliquer. Lors de la draft 1970, il est sélectionné en 3e position par les Hawks d’Atlanta, derrière Bob Lanier et Rudy Tomjanovich. Mais le rookie n’a pas joué encore un match, qu’il est détesté par la plupart des joueurs de la NBA, en raison du salaire monstrueux du jeune prodige à hauteur d’1,9 millions de dollars, c’est un contrat historique à l’époque pour un rookie. Ses vétérans ne voient pas d’un bon œil son arrivée, il ne représente qu’un gamin qui a eu la chance d’avoir eu papa comme coach et qui s’est gavé de shoots pendant 3 belles années, il lui reste tout à prouver dans la grande ligue. Et Pete pour sa première saison NBA va continuer à démontrer son talent et faire ce qu’il sait faire : le show ! Passe à l’aveugle, passe dans le dos, lay-up acrobatique, toute la panoplie y passe… c’est un véritable mélange de Magic Johnson avec Steve Nash !  Ce qui ne plait pas forcément à son coach, c’est un style qui n’est guère apprécié pour l’époque. Pistol termine cependant la première saison avec une moyenne de 23,2 points par match, ce qu’il le place tout de même dans le Top 10 des marqueurs de la NBA.

Mais la réputation est d’ores et déjà faite pour le jeune prodige, « ce n’est pas un joueur d’équipe », il est indéniablement pétri de talent mais son leadership est remis en cause pour amener cette équipe au titre de champion, et durant ces 4 saisons avec les Hawks, il n’aura pas réussi à faire de cette équipe une prétendante au titre. C’est alors que lors de la saison 1974-75, dans le cadre de l’expansion Draft, Pete Maravich doit poser ses valises Chez le Jazz de la Nouvelle-Orléans. Pistol y disputera d’ailleurs ses meilleures saisons de basket, en étant ainsi le meilleur scoreur de la ligue en 1977 avec une moyenne de 31,1 points par match. Dont un match référence face à l’un des meilleurs défenseurs de l’époque, Walt Frazier. Un soir de février 1977, Pete est alors motivé (comme jamais) pour disputer ce duel face aux Knicks, il en profitera pour mettre 68 pions sur la tête de Frazier. Rappelons aussi qu’à cette époque, la ligne à trois points n’existait pas encore… sa performance ce soir-là aurait pu dépasser les 70 points !

  

Les pressions énormes subies par le joueur au cours de sa carrière, le pousse à penser à se retraite dès l’âge de 26 ans… il déclarera même lors d’une interview, des paroles glaciales qui s’avèreront malheureusement prémonitoires :   « Je ne veux pas jouer 10 ans en NBA et mourir d’une crise cardiaque à 40 ans »   Pete Maravich n’aura jamais réussi à amener son équipe au titre de champion, ayant eu une réputation de joueur personnel, son génie n’aura jamais été reconnu à sa juste valeur. Un talent exceptionnel de plus qui est arrivé 20 ans trop tôt ! Il finira sa carrière en prenant la direction pour une année des Celtics de Boston, en compagnie d’un jeune rookie qui n’allait pas tarder à se révéler aux yeux du monde entier : Larry Bird.

  

Malheureusement le génie Pete Maravich s’est éteint à l’âge de 40 ans d’une crise cardiaque… lors d’un match de basket-ball avec des amis. On apprendra alors plus tard que Pete n’aurait normalement jamais pu avoir une carrière en NBA, sachant qu’il avait une malformation cardiaque qui aurait dû le foudroyé dès son plus jeune âge. Ce qu’on retiendra de Pistol Pete c’est qu’il était un véritable génie, une gâchette incroyable, un dribbleur formidable, qui était rapide et technique, une légende de plus qui n’aura pas pu avoir sa bague de champion.

Palmares

  • 1x NBA All-Rookie First Team (1971)
  • 2x All-NBA Second Team (1973, 1978)
  • 2x All-NBA First Team (1976, 1977)
  • 5x sélections au NBA All-Star Game (1973, 1974, 1977, 1978, 1979)
  • Meilleur marqueur NBA en 1977
  • Maillot n° 44 retiré par les Hawks d'Atlanta
  • Maillot n° 7 retiré par le Jazz de la Nouvelle-Orléans et les Hornets de la Nouvelle-Orléans