Article écrit par Eliot FRANCART pour Rookie Republic

Tout commença à la Skyline High School, en Californie pour le natif d’Oakland. Gary Payton y jouera aux côtés de Greg Foster, futur joueur et coach NBA. Direction ensuite l’Oregon pour le jeune Gary, où il rejoint l’Oregon State University de Corvalis en 1986, pour y jouer avec les Beavers. Durant ces 4 saisons, GP deviendra l’un des basketteurs les plus sacrés de l’histoire de son université. Il était un joueur incontournable ! Il sera sélectionné 3 fois au All-Pac-10 et nommé Freshman Of The Year en 1987. Sous l’aile de Ralph Miller, son coach, Gary Payton apprendra les principes de sa propre moitié de terrain : robustesse et agilité, il deviendra le poison ultime du point guard adverse. Durant sa senior season, il fera la couverture de Sports Illustrated, qualifié comme le meilleur joueur universitaire du pays et annoncé comme un top prospect En 4 ans, il a marqué de son empreinte l’OSU puisque jusqu’en 1996, année de son introduction au Hall Of Fame d’OSU et le retrait de son maillot, il menait les records de l’école aux points (2172), au nombre de paniers et de 3 points (178) inscrits, aux passes (938) et aux interceptions (321). Il aura inscrit 30 points ou plus à 19 reprises, dont un carton à 58 points contre USC durant sa 4ème et dernière année. Pendant ces 4 saisons, OSU fera 3 apparitions au tournoi NCAA et une apparition au National Invitation Tournament. Annoncé comme un top prospect en NBA, Gary Payton se dirige dès maintenant vers la Draft NBA 1990 !  

Let's go Seattle

Gary Payton est sélectionné en 2ème position par les Seattle Supersonics, derrière Derrick Coleman qui file à New Jersey, dans une cuvée de draft qui, avec du recul, est plutôt faible. Gary poursuit donc sa carrière dans l'Etat de Washington, dans un état voisin qui l’a vu grandir et qui a pu l’admirer et, surtout, l’entendre. Car oui ce n’est pas pour rien si notre cher Payton est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands trashtalkers all-time, voire même le meilleur. Une langue pendue du matin au soir, notre « petit » meneur d’1m93, pour 82 kilos , savait s’y prendre pour déstabiliser son adversaire. Se permettant d’envoyer une petite punchline à MJ dès lors première confrontation, on voyait bien la confiance en soi que possédait Gary. Mais ces 2 premières saisons en NBA furent compliquées. 7,2 et 9,4 points de moyennes ne reflétant pas le talent du bonhomme. Il pourra néanmoins goûter aux Playoffs NBA dès ces premières saisons. Seattle s’inclinera au premier tour des Playoffs 1991 face aux Portland Trail Blazers, mais arrivera à passer ce premier tour durant les Playoffs 1992 en l’emportant 3-1 sur les Warriors, avant de s’incliner face au Utah Jazz de Malone et Stockton 4-1. Payton a enfin découvert les Playoffs, mais c’est maintenant qu’il doit montrer qu’il mérite sa réputation du meilleur prospect du pays  ! Gary partage déjà les parquets depuis le début de sa carrière avec un certain Shawn Kemp. Ce jeune duo impressionne déjà les foules par la qualité de passe de Payton et la détente inhumaine de Kemp. Ces deux-là sont l’avenir de la franchise après une période de déclin et on peut dire qu’ils vont relever le challenge avec brio ! Payton va élever sa moyenne de points à 13,5 et 16,5 points pour les saisons 1992-1993 et 1993-1994 ! Cette progression provient d’un mental d’acier, qui pousse GP à tout donner sur le terrain, aussi bien en attaque qu’en défense. En effet, Payton sera sélectionné pour la première fois de sa carrière en All-NBA THIRD Team et en All-NBA First Defensive Team, en 1994. Il ne quittera plus les All-NBA Teams et la All-NBA First Defensive Team jusqu’en 2002 ! Gary Payton est enfin reconnu à sa juste valeur, comme l’un des tous meilleurs meneurs de la ligue avec John Stockton et Kevin Johnson ! Changement de coach pour les SuperSonics qui voient débarquer George Karl au poste de Head Coach en 1992 qui fera partie de la belle aventure des SuperSonics des 90’s. Payton continuera de goûter aux Playoffs durant ces 2 saisons en allant jusqu’en Finale de Conférence en 1993 en éliminant le Utah Jazz 3 victoires à 1 (le premier tour se jouait en 5 matchs à l’époque) et les Houston Rockets en 7 matchs. Néanmoins en Finale de Conférence, les Sonics tomberont face aux Phoenix Suns du MVP sortant Sir Charles. C’est lors de cette campagne de Playoffs 1993 que GP sera surnommé « The Glove », (« le gant » en français) rappelant sa défense agressive et tenace. Ce surnom provient de son cousin qui le nomma ainsi pour lui dire « qu'il tenait Kevin Johnson comme une balle de baseball dans un gant », meneur des Phoenix Suns durant cette Finale de Conférence 1993. Quant à la campagne de 1994, Payton et ces Sonics ne dépasseront pas le premier tour, en échouant en 5 matchs face aux Denver Nuggets, après une saison où les SuperSonics ont signé leur record All-Time de victoires en saison régulière avec 63 victoires et 19 défaites. Depuis l’arrivée de Gary Payton en 1990, la franchise de Seattle s’est renforcée autour de la doublette Payton-Kemp. Premièrement en 1993, l’Ailier Fort / Pivot, Sam Perkins arrive en Oregon en provenance des Los Angeles Lakers, avec qui il a pu disputer les Finals 1991 face aux Chicago Bulls d’un certain Michael Jordan. Autour de ce trio sera ajouté Detlef Schrempf en 1994, le sniper allemand en provenance des Indiana Pacers, qui continuera sur sa très bonne production statistique durant ces 5 saisons dans l’Oregon. La dernière pièce se trouve en Hersey Hawkins, l’arrière scoreur venant des Charlotte Hornets, qui apportera sa capacité de scoring à l’équipe. C’est à partir de cette saison 1995-1996, que The Glove possède enfin l’armada qu’il mérite. Eliminé une nouvelle fois au premier tour des Playoffs 1995 par les Los Angeles Lakers en 4 matchs. Payton et ces SuperSonics sont prêt à prendre leur revanche et montrer qu’ils peuvent concurrencer les plus grosses écuries de la NBA. Cette saison sera une consécration pour Payton et sa franchise, car oui c’est SA franchise, celle qu’il portera sur ces épaules tout au long de la décennie 90 et l’emmènera loin cette saison 1995-96. Tout d’abord, Seattle finira premier de la conférence Ouest en battant le record de la franchise de victoires avec 64 victoires pour 18 défaites ! Payton sera en plus sacré DPOY, Defensive Player Of The Year, le seul meneur de jeu de l’histoire à avoir reçu cette distinction. De l’autre côté du pays, une autre équipe fait beaucoup parler d’elle. Une équipe jouant en rouge et blanc, emmené par le meilleur joueur de tous les temps, qui ravage tous sur son chemin et établi le meilleur bilan de l’histoire avec un bilan de 72 victoires pour 10 défaites. Ce record qui tiendra 20 ans, est établi par les Chicago Bulls de Michael Jordan ! Tous les fans de la Grande Ligue veulent voir cette confrontation en NBA Finals ! Et leur vœu sera exaucé ! La bande à Gary se pointera donc en Playoffs face aux Sacramento Kings du très esseulé all-star Mitch Richmond, qui ne pourront pas stopper les SuperSonics, qui les sortiront 3 victoires à 1. En Demi-finale de conférence, Seattle ne fera qu’une bouchée des Houston Rockets, pourtant champion en titre, mené par Hakeem Olajuwon. 4-0 ! Un message envoyé à leur concurrent de l’Est et à leurs futurs adversaires, le Utah Jazz de Stockton et Malone. La bataille au sommet de la conférence Ouest ! Au cours d’une série de Playoff haletante, deux des meilleurs duos de l’histoire de la NBA se rendront coup pour coup, mais comme à chaque match il nous faut bien un vainqueur et un vaincu. Seattle gagnera le Game 7, significatif d’une qualification pour les NBA Finals ! Ça y est, la confrontation ultime, celle tant attendu est enfin arrivé ! Les Seattle SuperSonics face aux Chicago Bulls, Gary Payton face à Michael Jordan ! Malheureusement pour Seattle, l’équipe ne fait pas le poids et perd la série 4 matchs à 2 face à peut-être la meilleure équipe de l’histoire. Mais sur ces Finals, Payton aura impressionné par sa capacité à défendre sur Michael Jordan à partir du match 4, en « limitant » le joueur des Bulls à 23 points et 31,6 % aux tirs dans le 4e match, puis à 26 points dans le 5e et enfin à 22 avec 26 % de réussite dans le 6e et dernier match. Sur ces trois matchs, le 4e et le 5e seront les deux seules victoires de Seattle dans cette série. Après la défaite de 1996, Seattle ne retrouvera plus le chemin des finales avec Payton. En 1997, le départ de Kemp affaiblit encore plus l'équipe qui disparaît des concurrents au titre. Malgré tout, Gary Payton fera parti de l’aventure des Etats-Unis aux JO de 1996 à Atlanta pour aller y rafler la médaille d’or. Malgré des résultats en déclin, notre Gary élèvera sa marque au scoring et à la passe, portant sa franchise de cœur sur ses épaules. La franchise se retrouvera privé de ses meilleurs joueurs puisque Schrempf, Hawkins, Perkins et MacMillan partiront entre 1997 et 1998. Gary Payton ne passera plus un tour de Playoff à partir de 1998 et ne participera même pas aux campagnes de Playoffs de 1999 et 2001. Il sera tout de même aux JO de 2000 à Sidney, où il remportera la médaille d’or une seconde fois avec les États-Unis.    

Goodbye Seattle

Gary Payton sous le maillots des Milwaukee Bucks

Au milieu de la saison 2002-2003, il est impliqué dans un échange qui concerne 5 joueurs, et est envoyé à Milwaukee tandis que Ray Allen rejoint Seattle. Payton joue les 28 matches restants avec les Bucks.  

Et maintenant ?

Gary Payton entouré de Shaquille O'Neal, Karl Malone et Kobe Bryant avec les Los Angeles Lakers

Agent libre à l’été 2003, Gary Payton a déjà 35 ans, mais toujours pas de bague à sa main. Il signe donc, tout comme Karl Malone, aux Lakers de Los Angeles en espérant enfin arriver enfin au sommet aux côtés du Shaquille O'Neal et de Kobe Bryant. Selon l’agent de Payton, il a refusé une offre de 35 millions de dollar des Portland Trailblazers pour signer un petit contrat avec les Lakers. Les 4 joueurs forment l'une des meilleures équipes, sur le papier, jamais assemblé. On les surnomme les "4 fantastiques". Mais cette association est tronquée par les blessures de Karl Malone, Kobe Bryant et Shaquille O'Neal durant la saison régulière 2003-2004, mais les Lakers gagneront quand même 56 matchs et remportent la Pacific Division. En playoffs, ils élimineront les Houston Rockets de Steve Francis et Yao Ming 4 victoires à 1. Ils enchaîneront avec les San Antonio Spurs, champion NBA en 2003 et faisant partie des favoris à leur succession, qu’ils élimineront 4 victoires à 2. Pour la Finale de Conférence se dressera les Minnesota TimberWolves du MVP en titre Kevin Garnett, qui ne feront pourtant pas le poids face à nos 4 fantastiques qui filent en Finals, deuxième pour GP. Mais s'inclineront 4 victoires à 1 face aux Detroit Pistons de Rip Hamilton, Tayshaun Prince et les Wallace. Cette défaite sera et est toujours considérée comme un immense échec !  

Veut-on de Gary Payton ?

Avant la saison 2004-2005, les Lakers échangent Payton et Rick Fox contre Chris Mihm, Jumaine Jones et Chucky Atkins de Boston. Bien qu'il se plaigne énormément de ce transfert, il est bien le meneur titulaire des Celtics de Boston au début de l'exercice 2004-2005. Le 24 février 2005, Payton est envoyé chez les Hawks d'Atlanta pour faire revenir l'ancien Celtic Antoine Walker à Boston. Les Hawks se débarrassent immédiatement de Payton après le transfert, et celui-ci revient à Boston une semaine après son départ, en tant que "free agent". Payton commence les 77 matches qu'il joue cette saison-là et Boston se qualifie pour les Playoffs mais seront éliminé dès le premier tour des Playoffs par les Indiana Pacers, 4 victoires à 3, lors du Game 7.  

Pour l’honneur

Gary Payton en route pour le titre NBA avec le Miami Heat emmené par D-Wade

Nous sommes le 22 Septembre 2005, Gary Payton a maintenant 37 ans et il signe un contrat de 1,1 million de dollars avec le Miami Heat, retrouvant à nouveau Antoine Walker (arrivé à Miami sept semaines plus tôt), et Shaquille O'Neal, son ancien coéquipier chez les Lakers. Dans cette équipe de vétéran revanchard, mené par un jeune joueur du nom de Dwyane Wade issu de la Draft 2003, Miami va survoler les Playoffs à l’Est en éliminant tour à tour les Chicago Bulls, les New Jersey Nets de Jason Kidd et les Detroit Pistons ! Direction les NBA Finals pour la franchise floridienne vierge de titre, et une troisième tentative d’obtenir une bague pour Payton. Durant ces Finals, le Heat affrontera les Dallas Mavericks de l’allemand Dirk Nowitzki. L’équipe de Miami est bien trop forte pour les texans, emmené par un Dwyane Wade en mode Flash ! Payton remporte enfin son premier titre NBA lors de sa 16e saison au terme du 6e match des NBA Finals 2006. Si sa contribution est moindre (2,7 points), Payton réussit, quand même, deux tirs cruciaux lors de cette série. Le tir de la victoire au buzzer du 3e match, et le game-winner sur un lancer-franc lors du 5e match. Payton reste encore une année en NBA avant de prendre sa retraite à la fin de la saison 2006-2007. En Septembre 2013, Gary Payton sera intronisé au Basketball Hall of Fame aux côtés de Bernard King, le roi de New York.